UN SOLIDE APPETIT POUR LA RECHERCHE ET LA CREATION
Hors des sentiers battus, explorant constamment de nouveaux styles et idées – au disque, sur scène et en tournée, Roberto Alagna révèle clairement son désir de donner davantage à son public et de nourrir son appétit pour l’étude et la création. L’éclectisme musical qui a toujours été cher au cœur du ténor est l’héritage fertile de ses racines. Comme de tout le chemin parcouru depuis ses débuts lorsque, à l'âge de 17 ans, chantant le soir dans les cabarets parisiens, il rencontre le contrebassiste et chanteur cubain Rafaël Ruiz. Il fut son premier professeur de chant. Quelques années plus tard, en 1988, il remporte le Concours Pavarotti à Philadelphie, donnant un élan décisif à la carrière qu'il mène depuis à un rythme soutenu, de façon quasi instinctive, avec une vitalité et une fraîcheur sans cesse renouvelées.
Séduit par tous les aspects du chant, le ténor opère des incursions régulières dans la musique populaire : en marge d'une activité opératique des plus denses, il s'impose avec réussite dans le domaine de la chanson traditionnelle, un crossover entre genres qu’il pratique avec le même engagement, la même générosité et sincérité, la même rigueur et exigence technique. Sans que jamais l'un ne se fasse au détriment de l'autre, mais au contraire l'un nourrissant l'autre. Son succès en la matière on fait de Roberto Alagna un artiste authentiquement populaire, aimé de son public, toujours plus large et varié.
A partir de 2009, il rencontre un large succès avec ses tours de chant (Mariano, Sicilien, Pasión…). En 2013 sa tournée Little Italy, spectacle hommage à ses origines et à la culture musicale italienne dans toute sa variété, remporte un franc succès dans plus d'une quinzaine de villes françaises. En 2014, Roberto Alagna se produit dans le cadre du Festival international de Musiques Sacrées du Monde de Fès (Maroc), y créant l'événement avec un spectacle inédit, Mediterraneo. Accompagné par un ensemble instrumental oriental, il y mêle des titres des répertoires lyrique, sacré et traditionnel, à la croisée des influences occidentales, arabo-andalouses, siciliennes et napolitaines. Un DVD du concert est édité en 2015, accompagnant son album Noël. En 2016, il emmène en Australie un concert mêlant à la fois grands airs lyriques et chansons populaire, à l’image de sa culture musicale. Il renouvelle plus d’une fois l’expérience de créer de tels programmes inédits à travers le monde, affichant une capacité unique à user de son instrument de ténor tout en restant fidèle au style de ce qu’il interprète.
Dans ces prestations scéniques - comme dans le travail de création qui l'accompagne – Alagna trouve une forme de respiration ainsi que de nouvelles ressources, et y gagne également une aura toute particulière, rare dans le monde lyrique. Son émouvante Marseillaise interprétée le 14 juillet 2005 au pied de la tribune présidentielle sur les Champs-Elysées reste dans les mémoires. Aussi, le récital qu’il donne en 2009 dans le cadre prestigieux des jardins du Château de Versailles fut un autre temps fort remportant l'adhésion d'un public élargi. A cette occasion, il amène près de 8000 personnes à l'écouter interpréter des airs célèbres de l'opéra français mais aussi remettre à l'honneur certains ouvrages oubliés de ce répertoire, sous la direction de son complice, le chef Michel Plasson.