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CYRANO de BERGERAC

Musique : Franco Alfano

LIVRET : Henri Cain

d'après Edmond Rostand

❝ J'en ai trouvé la partition par hasard. Et quand je l’ai vue, j’ai eu des larmes aux yeux, parce que je l’ai trouvée d’une beauté incroyable, et je l’ai gardée avec moi pendant cinq ans. Cinq ans et personne ne voulait la monter. Alors, je l’ai montée moi-même. Et vous savez que cette version de 1935 que nous avons faite avec mes frères, nous sommes les seuls au monde à l'avoir chantée. Alfano a été obligé de la modifier en 1936 pour faire une version italienne à Rome, pour José Luccioni. Ensuite, lorsque l'œuvre a été donnée en France, ce fut dans la traduction de la version italienne, mais la version originale de 1935 n’avait jamais été jouée.

Roberto Alagna (Interview OperaLively, 2016)

❝ C'est une œuvre très forte et un énorme défi pour le ténor. C'est un rôle difficile à chanter en raison de l'étendue de sa gamme vocale et la hauteur de sa tessiture. C'est aussi un rôle très long et la nature du personnage est complexe. Il se compose d'une combinaison de plusieurs traits de caractère qu'il faut savoir saisir théâtralement. C'est un ouvrage merveilleux que je suis toujours ravi de faire découvrir.❞

 

Roberto Alagna (Interview Die Bühne, 2017)

❝ J'interprète avec énormément de plaisir la version originale de 1935, que mes frères et moi avons recréée et mise en scène pour la première fois à Montpellier en 2003, bien que ce soit un des rôles les plus difficiles qui soit et qu'il m'ait été donné de chanter. Mon "Cyrano" ("Version Alagna" dans la réédition de la partition chez Ricordi) est fondamentalement différent de la version italienne de 1936. Nous avons travaillé sur le manuscrit, et avons tout rétabli: dans notre version, il n'y a pas un mot qui ne soit pas de Rostand.❞

Roberto Alagna (Interview MerkerOnline, 2017)

Alagna, Dernier Jour d'un Condamné, Time

LE DERNIER JOUR D'UN CONDAMNE

Musique : DAVID ALAGNA
LIVRET : Roberto, David et Frederico Alagna

d'après Victor Hugo

❝ J’étais à Chicago il y a près de vingt ans et je chantais Roméo et Juliette. J’étais tout seul et j’avais écrit à Frederico en lui disant que je me sentais comme un condamné. Pour me faire une blague, il m’a envoyé le livre du Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. En le lisant, j’ai entendu une sorte de musique et je me suis dit que cela ferait un bel opéra. J’ai appelé David en lui disant que l’on devrait peut-être en faire un opéra. Il m’a alors lancé en boutade : « tu n’as qu’à commencer à faire le livret ». Dans la foulée, je me suis mis à faire une sorte d’ébauche de livret que j’ai renvoyé à mes deux frères. Frederico a trouvé cela intéressant et David a commencé à écrire la musique de l’Intermezzo. Comme on a vu qu’il était très inspiré musicalement, on lui a dit de continuer tant que l’inspiration était présente. Il a en finalement écrit tout l’opéra seul. J’ai donc fait le premier livret et Frederico l’a retravaillé avec David. 
À un moment, l’ouvrage était trop long et quasiment inchantable pour un seul chanteur et ils ont eu l’idée d’imaginer une condamnée, dans une prison américaine d’aujourd’hui. C’est là qu’on s’aperçoit que l’ouvrage de Victor Hugo est toujours actuel. ❞


Roberto Alagna (Interview Opéra de Marseille, Le savoir-frères, 2017)

Alagna, Otello, Timeline Générique O.jpg

OTELLO

Musique : GIUSEPPE VERDI

LIVRET : Arrigo Boito

D'Après William Shakespeare

❝ Otello est un rôle magnifique, shakespearien, c'est-à-dire dans lequel il faut autant jouer la comédie que chanter. J'ai joué Roméo dans «Roméo et Juliette» pendant des années, une interprétation pour laquelle j'ai reçu le prix Laurence Olivier à Londres. Que ce trophée porte le nom de l'un des plus grands acteurs shakespeariens a rendu pour moi cette distinction encore plus belle. Et puis, il y a cette musique divine dans laquelle on retrouve toutes les qualités de Verdi. Cette œuvre figure parmi les dernières qu'il a composées. C'est la synthèse de sa carrière. Toute sa vie d'homme et de compositeur, toutes les expériences qu'il a traversées, s'y trouvent. Il va à l'essentiel, au plus profond des personnages, pas seulement d'Otello, mais de Iago et des autres. Tous les personnages sont magnifiquement caractérisés par la musique et la profondeur de leurs sentiments. Otello porte avant tout le drame de l'intégration, du racisme. Il ne faut pas réduire ce personnage à la jalousie. Il faut surtout ne pas le juger. Je défends toujours les personnages que j'incarne, même les plus noirs. D'ailleurs, si les compositeurs n'aimaient pas les personnages les plus noirs, ils ne leur composeraient pas une telle musique !❞

Roberto Alagna (Telepro, Mes personnages me donnent des leçons, 2014)

Alagna, Pagliacci Timeline Générique.jpg

PAGLIACCI

Musique : RUGGERO LEONCAVALLO

LIVRET : ruggero leoncavallo

❝ Quand Canio chante "Ridi Pagliaccio", chaque artiste peut s'identifier à lui dans cet air, parce que, quoi qu'il advienne, décès d'un parent, enfants malades, ou tout autre problème, le spectacle doit continuer. Les gens ont payé et on doit tout donner au public. Canio souffre d'un véritable dilemme. Il a une sorte de complexe en lui. Il ne sait pas au fond s'il est un homme, un bon mari, parce qu'il passe tout son temps avec cette troupe, à se produire dans tout le pays. Peut-être parce qu'il est un véritable artiste, Canio ne connaît pas la frontière entre la réalité et la fiction. Pendant tout l'opéra, il pense tout le temps: "Suis-je un homme, ou pas ? Ou suis-je un Paillasse ? Suis-je Canio, ou Pagliaccio ? "Il dit :" Si cela se passait dans la vraie vie, Canio ferait cela, mais Pagliaccio fait cela. "Il parle toujours de "la vita" et "lo spettacolo" - c'est pourquoi il est très important que ce soit lui  et non le baryton qui déclame à la fin "la commedia è finita!" A ce moment-là seulement, il décide qu'il est un homme, et non plus Pagliaccio; il ne joue plus !

 

J'ai chanté plusieurs fois les deux rôles ensemble avec Turiddu (Cavalleria Rusticana). Il est très difficile, une fois que l'on meurt sur scène, de renaître immédiatement pour un autre personnage, d'autant qu'il est très différent du premier. On doit revenir en scène pour commencer un autre opéra, et ces deux opéras sont très puissants. Pour moi, Canio est comparable à Otello. C'est pareil, voyez-vous. C'est très dangereux. Vous pouvez vous casser la voix avec Canio, juste avec l'entrée, si vous n'y prenez pas garde. C'est une scène très sonore : grand orchestre, gros chœur, tout le monde chante, et il faut chanter et se faire entendre au milieu de tout cela. ❞

Roberto Alagna (Interview OperaLively, 2016)

Alagna, Samson, Timeline Générique.jpg

SAMSON ET DALILA

Musique : CAMILLE SAINT-SAËNS

LIVRET : Ferdinand Lemaire

❝ Étudier Samson, c’est un peu comme tomber amoureux. Au plus vous travaillez la partition, au plus elle vous apparaît multidimensionnelle et fascinante. Il est surprenant de voir à quel point cet opéra est riche en termes de mélodies, quelle atmosphère y règne. On y entend des phrases incroyablement émouvantes. La partition n'est pas très haute et ne comporte pas beaucoup d’aigus, mais les notes se situent dans le Passage, là où c'est le plus difficile pour le ténor. Mais le vrai défi est le phrasé et le texte : il faut en comprendre chaque mot et Saint-Saëns écrit de très longues phrases et lignes mélodiques. En outre : d’un côté Samson doit incarner une certaine maturité, mais aussi la jeunesse. Vous avez besoin de brillance et de clarté vocales pour correctement positionner Samson d’un point de vue musical❞

Roberto Alagna (Prolog Wiener Staatsoper, Entretien croisé, 2018)

Alagna, Werther, Timeline Générique.jpg

WERTHER

Musique : JULES MASSENET

LIVRET : E. Blau, P. Milliet et G. Hartmann

D'après Johann Wolfgang von Goethe

❝ Werther est un rôle difficile, un rôle qui tue sur scène mais aussi dans la vie. Depuis mon arrivée [à Bilbao], je ne réussis pas à dormir. C'est un orage, une torture (...). L'amour que Werther ressent pour Charlotte me parle beaucoup ... Chaque soir, on ne peut pas interpréter Werther de la même façon... On ne peut pas le préparer, il faut le vivre ! ❞

Roberto Alagna (Eklektika.com, Un Werther d'anthologie, 2015)

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