Album 2019
❝CARUSO 1873❞
Roberto Alagna célèbre le légendaire ténor Enrico Caruso avec une sélection d’airs et chansons retraçant la carrière discographique de son illustre aîné,
de 1902 à 1920.
HOMMAGE AU PLUS GRAND TENOR DE TOUS LES TEMPS
CÉLÉBRER ENRICO CARUSO :
Caruso 1873 est l’hommage que Roberto Alagna avait à cœur de rendre au chanteur napolitain qu’il considère comme le plus grand ténor de tous les temps, celui qui a ouvert le chemin.
« Du plus loin que je me souvienne, j’ai aimé et admiré Enrico Caruso, quasi intimement », raconte Roberto Alagna. Dans ce disque, il illustre son légendaire aîné avec une sélection d’airs et chansons retraçant la carrière discographique de Caruso, qui s’étend de 1902 à 1920. L’intention d’Alagna a été de célébrer Caruso, « véritable créateur », tout en conservant sa propre identité vocale : « Dans cet enregistrement, j’ai respecté le « style » Caruso, comme on le fait pour les compositeurs. »
ENTRER DANS L'ESPRIT DE CARUSO :
Accompagné par l’ORCHESTRE NATIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE et rejoint pour deux titres par la soprano ALEKSANDRA KURZAK et pour un trio par la basse RAFAŁ SIWEK, Roberto Alagna a collaboré avec son complice de longue date, le chef d’orchestre, pianiste et arrangeur YVAN CASSAR. Ensemble, ils se sont attachés à « entrer dans le monde de Caruso », avec la plus grande précision. Il s’agissait non seulement de respecter le choix de la langue et les tonalités que Caruso utilisait dans ses enregistrements, mais aussi d’aller jusqu’à reproduire le plus fidèlement possible ses tempos, sa prosodie, ses variations, ses respirations… Et même de chercher à recréer ses orchestrations originales, par exemple en y incluant davantage de cuivres, afin de retrouver l’atmosphère et le charme des enregistrements d’alors, marqués par les contingences techniques de l’époque.
Le programme musical de l’album est une marche à rebours, à travers l’éclectique répertoire de Caruso. Un voyage intime montrant tout l’éventail de ses goûts et de sa personnalité, mêlé aux propres coups de cœur de Roberto, Alagna, si bien que « le programme me ressemble aussi beaucoup », confie-t-il encore.
L’album débute par “Caruso” de Lucio Dalla - un air moderne revisité de façon inédite – puis remonte le temps pour finir avec les enregistrements les plus anciens. La sélection recèle de nombreuses surprises et couvre une large palette de genres - de la musique sacrée au solo lyrique ou à la chanson populaire - et de compositeurs - de Händel à Pergolesi, Gomes ou Rubinstein jusqu’aux véristes tels Cilea et Leoncavallo, contemporains de Caruso qui ont écrit pour lui. Puccini est lui aussi représenté avec l’air de basse de Colline dans La bohème dont la légende dit que Caruso l’aurait chanté de dos, à la place d’un collègue aphone, sans que nul ne s’aperçoive du subterfuge.
Un événement discographique pour les amoureux de la voix d'opéra comme pour tous les curieux de découverte et de redécouverte.
ENRICO CARUSO A OUVERT LE CHEMIN
❝ Du plus loin que je me souvienne, j'ai aimé et admiré Enrico Caruso, quasi intimement. Dès le début de ma carrière je voulais rendre hommage à ce chanteur exceptionnel. Ce disque voit enfin le jour.
Caruso a fait partie de ma vie et même de mes racines familiales. Mes arrière-grands-parents l’avaient fréquenté à New York. J’ai eu le sentiment de le connaître comme on connaît un aîné, un illustre membre de la famille. Vers l’âge de 10 ans, c’est à travers le physique et le visage d’un autre ténor, Mario Lanza, qui l’incarnait dans le film de Richard Thorpe The Great Caruso, qu’il est entré dans mon imaginaire. J’ai reporté sur lui toute l’affection que j’avais pour mon aïeul. C’est ainsi que je me représentais mon arrière-grand-père dont on me contait l’histoire.
Adolescent, je me suis enivré de tous ses enregistrements. Il est le chanteur que j’ai le plus étudié, grâce à mon professeur Rafael Ruiz, qui était un immense collectionneur de disques anciens et un passionné de Caruso. Nous passions des dimanches entiers à l’écouter, à disséquer chaque phrase, chaque sonorité, chaque intention, chaque inflexion de voix, chacune de ses façons d’amener une note.
Ténor emblématique, Caruso est aussi le premier ténor moderne. Avant lui on chantait d’une certaine façon, après lui d’une autre. Il a influencé des phénomènes comme Beniamino Gigli et beaucoup d’autres après lui. Tous ceux qui ont eu la chance de l’entendre sur scène ont dit que c’était une voix que l’on ne pouvait comparer à aucune autre, par sa couleur de violoncelle, par le cœur qu’il mettait dans l’interprétation, cette larme qu’il avait dans la voix, cette souffrance qu’on y sentait, ce chant qui lui était propre, surnaturel et pourtant humain. Il mêlait les règles du belcanto dont il venait au vérisme qui naissait. Les compositeurs véristes étaient ses contemporains. Il a été le créateur d’opéras magnifiques, comme Fedora, Adriana Lecouvreur, L’Arlésienne, La Fanciulla del West … Plus fascinant encore, il existe des enregistrements où Caruso est accompagné des compositeurs eux-mêmes. [...]
Caruso a ouvert le chemin de l’enregistrement. En pionnier, il est le premier à avoir autant gravé, et combien de séquences ont été détruites ! Caruso faisait plusieurs essais qu’il réécoutait aussitôt, ce qui avait pour effet d’effacer la prise sur la cire fraîche. Seulement lorsqu’il se sentait satisfait, l’enregistrement pouvait commencer. Sa production phonographique, enregistrée entre 1902 et 1920, est particulièrement riche. [...] A travers sa vaste discographie, Caruso a suscité l’intérêt du public toujours plus amoureux de sa voix [...]
TRACKLISTING
[* Avec Orchestre ** Avec Piano ]
1. Caruso [2019]* – Lucio Dalla
2. Domine Deus [1920]* –Gioacchino Rossini, Petite messe solennelle
3. Frondi tenere ... Ombra mai fu (Largo) [1920]* – Georg Friedrich Haendel, Xerxes, Act I
4. Mia piccirella [1919]* – Carlos Gomes, Salvator Rosa, Act I
5. Tre giorni son che Nina [1919]* – Giovanni Battista Pergolesi
6. Pietà, Signore [1918]* – Anonyme, attr. Louis Niedermeyer
7. Ô lumière du jour [1917]* – Anton Rubinstein, Néron, Act II
8. Santa Lucia [1916]* – Teodoro Cottrau
9. Vecchia Zimarra, Senti [1916]* – Giacomo Puccini ,La Bohème, Act IV
10. Sento una forza indomita (Duett) [1914]* – Antonio Carlos Gomes, Il Guarany, Act I
11. La Sérénade de Don Juan [1914]* – Piotr I. Tchaïkovsky
12. Élégie (+Violon) [1913]** – Jules Massenet
13. Parce que (Because) [1912]* – Helen Rhodes (alias “Guy d'Hardelot")
14. Qual voluttà trascorrere (Trio) [1912]* – Giuseppe Verdi, I Lombardi, Act III
15. Mamma mia, che vo' sapé? [1909]* – Emanuele Nutile
16. Mi par d'udire ancorra [1904]** – Georges Bizet, I Pescatori Di Perle, Act I
17. Mattinata [1904]** – Ruggero Leoncavallo
18. No, piú nobile [1902]** – Francesco Cilea, Adriana Lecouvreur, Act II
19. Chiudo gli occhi [1902]** – Jules Massenet, Manon, Act II
20. Tu ca nun chiagne [1919]** – Ernesto de Curtis, Bonus Vintage
Arrangements, Production, Direction : YVAN CASSAR (sauf titre 5, Arrangements et Orchestration : DAVID ALAGNA)
ORCHESTRE NATIONAL D'ÎLE DE FRANCE
Soprano: ALEKSANDRA KURZAK
Basse: RAFAŁ SIWEK
Piano: YVAN CASSAR
Violon: STÉPHANIE-MARIE DEGRAND
Percussions: NICOLAS MONTAZAUD
Mandoline: JULIEN MARTINEAU
[c) Sony Classical
CARUSO D'HIER,
CARUSO D'AUJOURD'HUI
[...] Dans cet enregistrement, j’ai respecté le « style » Caruso, comme on le fait pour les compositeurs. Caruso était un véritable créateur. J’ai scrupuleusement adopté, de la manière la plus précise possible, sa façon de chanter, d’émettre le son, son phrasé particulier. Exercice très délicat. Comme si un chef d’orchestre d’aujourd’hui voulait suivre exactement les mêmes intentions et tempi que ceux d’un Toscanini. Caruso était un chanteur hors du commun. Il avait certes un instrument naturel, mais il l’a forgé lui-même et en le façonnant il en a fait un modèle unique.
L’imitation n’aurait eu aucun sens. J’avais fait cette erreur il y a quelques années. Mon public aurait été déçu, on ne reconnaissait plus ma voix. Mon intention a été de le célébrer tout en conservant mon identité vocale. J’ai suivi ses tonalités, j’ai même veillé à reproduire ses respirations dans la mesure du possible, à ouvrir certains sons là où Caruso les ouvrait, à en couvrir d’autres là où il les couvrait. Curieuse sensation : je me suis tellement imprégné du son de Caruso que pendant l’enregistrement, ce n’était plus ma propre voix que j’entendais dans mon esprit, mais la sienne. [...]
Pour [le] programme, le choix était difficile car il y a près de 300 airs et autant de possibilités. Il fallait bien sélectionner un nombre réduit de titres. J’ai voulu montrer un éventail de tous les aspects du style et des goûts personnels de Caruso, et présenter un disque qui lui ressemble et révèle certains traits de sa personnalité. Son répertoire était très éclectique, que ce soit en termes de compositeurs (Tchaïkovski, Gomes, Rubinstein etc.) et de genres. La palette est large, du solo lyrique accompagné au piano ou par l’orchestre, au duo ou au trio d’opéra mais aussi la chanson napolitaine, la chanson populaire dont il était un grand défenseur, les mélodies, la musique sacrée … J’ai tenu à ce que tout cela soit présent dans cet album. Bien entendu, j’ai privilégié mes coups de cœur et le programme me ressemble aussi beaucoup, un peu comme deux portraits qui s’entremêlent en filigrane. [...]
Si ce disque a été difficile à réaliser, ce fut un énorme plaisir de se retrouver dans la peau du ténor que j’ai admiré durant toute ma vie. Cette expérience nous unit. En 1873 naissait Enrico Caruso. Un siècle plus tard, en 1963, c’était mon tour. Depuis, sa voix m’accompagne.
Les chanteurs du passé nous ont légué un héritage. Cet enregistrement permettra peut-être aux jeunes générations de découvrir ou redécouvrir cet artiste
hors du commun.
Alors, sa flamme brillera à jamais.
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