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Cavalleria Rusticana, mascagni & Pagliacci, Leoncavallo | ARENA DI Verona
31 JUILLET & 14 août 2021

IERI OGGI DOMANI - FRANCESCO LODOLA |  ❝THE LAST DIVO, TRIUMPHANT DEBUT of Roberto Alagna at the Arena Di Verona. Today, no other tenor in the world gives off his charisma. Not only for his voice - still the most beautiful in the world - but also for his moving naturalness and innate instinct that makes him naturally a divo, without artifice nor affected postures. A temperamental Turiddu who wins the hearts from the Sicilian song. An intense complex Canio, embodied to perfection, both in gesture and vocal accent

EXCERPT (translated from Italian):  " The last Divo! ": This is just one of the acclamations that welcomed Roberto Alagna's triumphant Arena debut. Let's clear the field immediately: it is a thought we share. Today, no other tenor in the world gives off the charisma of Alagna. It is not only his voice, which is still the most beautiful in the world, but it is the naturalness with which he moves on stage, his innate instinct that makes him naturally a divo, without artifice nor affected postures. His temperamental Turiddu wins the hearts from the Sicilian song (launched with a lot of Sicilian linguistic sounds), highlighting the machismo of the relationship with Santuzza and the fragility in the last greeting to his mother. In the same way Canio is embodied with profound intensity, constructing to perfection - both in the gesture and in the vocal accent- all the smallest neuroses of a character so complex in his dualism of man and actor. The last divo? Yes sure."

LA BARCACCIA - LOREDANA ATZEI |  ❝DOUBLE BILL TRULY ENGAGING AND EXCITING at the Arena Di Verona. A splendid Turiddu, with a passionate temperament, expressing many different nuances both vocally and acting. In Pagliacci, Roberto Alagna in great form sings everything at his best without sparing himself in breath, and with great generosity in interpretation

EXCERPT (translated from Italian):  "Double bill at the Arena truly engaging and exciting. The Cavalleria Rusticana opens with the song "O Lola c 'hai di milatti la cammisa ..." in the version modified by Alagna that corrects the shot and brings the text back to a more authentic Sicilian dialect. He plays a splendid Turiddu, with a passionate temperament but not devoid of compassion. Both vocally and acting, he is able to express all the different nuances. […] In Pagliacci, Alagna in great form sings everything at his best without sparing himself in breath, and with great generosity in interpretation. At the end of the aria "Vesti la giubba ..." the audience insistently requested an encore. […] In short, two great shows: one at 9 pm ... and the other at 11 pm. A really nice evening."

MTG LIRICA - MARIA TERESA GIOVAGNOLI |  ❝TWO HEARTFELT, INTENSE AND FULL OF LIFE INTERPRETATION. Passionate Turiddu, overwhelming Canio, both conveyed by a voice still in great shape after so many years of career, stable and magnificently projected forward, so much so as to thrust the tenor to dare how and when he wants

EXCERPT (translated from Italian):  " The couple of the evening, Roberto Alagna and Aleksandra Kurzak, really attracted a large number of spectators who certainly surpassed those of the premiere and we must say that they even paid homage to the two performers several times during the show in the Arena Di Verona. Alagna is both Turiddu in Cavalleria and Canio in Pagliacci: the audience expects two heartfelt, intense and full of life interpretations and he pleases them. As much his Turiddu is passionate, at times intriguing and boyish, so much Canio is overwhelming almost over the top, conveyed by a voice that we still find in great shape after so many years of career, stable and magnificently projected forward, so much so as to thrust the tenor to dare how and when he wants. "

FORUM OPERA - YANNICK BOUSSAERT |  ❝DES DÉBUTS TONITRUANTS. Dans Cavalleria Rusticana, la cantilène Sicilienne est irréprochable, le timbre et l’engagement vocal épouse la virilité du personnage. Une fougue vocale qui culmine dans un brindisi solaire et sonore, des accents aussi naturels que déchirants. Le “Vesti la giubba” de Pagliacci est chanté tout en crescendo. Le timbre et le phrasé se conjuguent au service du texte. Une longue ovation méritée, ponctuée de demandes de bis.

EXTRAIT (publié en français):  " Aussi étrange que cela puisse paraitre, Roberto Alagna ne s’était jamais produit aux Arènes de Vérone. Grâce à la volonté de la directrice Cécilia Gasdia, c’est désormais chose faite depuis le samedi 31 juillet. Des débuts, et quels débuts ! Aux côtés de sa compagne à la ville, le ténor français endosse consécutivement les rôles de Turiddu et Canio cependant qu’Aleksandra Kurzak lui donne la réplique en Santuzza et Nedda. […] Dans la pièce « sicilienne », c’est hors scène que les festivaliers le découvrent. La cantilène est irréprochable, le timbre et l’engagement vocal épouse la virilité du personnage. Le portrait du séducteur s’anime dans une fougue vocale qui culmine dans un brindisi solaire et sonore. Dans la dernière scène avec Mamma Lucia, Roberto Alagna fend l’armure de Turiddu et laisse passer toutes les fissures et la peur existentielle du personnage dans des accents aussi naturels que déchirants. […] Dans Pagliacci, on retrouve nos trois principaux chanteurs et leurs qualités. […] Roberto Alagna délivre un « vesti la giubba » tout en crescendo où le timbre et le phrasé se conjuguent au service du texte. Il recevra une longue ovation méritée, ponctuée de demandes de bis."

TOUTE LA CULTURE - PAUL FOURIER |  ❝MIRACLE DES GRANDS SOIRS, ENCHANTEMENT à l'Arena Di Verona. Avec la distribution flamboyante de ce soir, on a atteint des sommets. Splendide spectacle, une de ces grandes soirées qui portent très haut la quintessence de l’opéra dramatique italien. TURIDDU puriste, vocalement, la clarté de la prononciation est parfaite. Le duo avec Santuzza - presque dérangeant tant le couple est en fusion et que les sentiments ambivalents d’amour et de haine sont là si bien mis en évidence - est d'anthologie. PAGLIACCIO suprême, Alagna rappelle sa filiation avec les grands Canio du passé, Caruso en tête. Son 'Vesti la giubba' magnifié est un condensé d'art brut qui laisse pantois. Conscient du moment d'exception, le public tentera en vain de lui arracher un bis. L’orchestre répond aux tentatives désespérées de Nedda / Kurzak et aux emportements somptueusement dramatiques de Canio dans un saisissant "No, Pagliaccio non son". Le tenor va crescendo, et se consume sur scène. On touche là au sublime.

EXTRAIT (publié en français):  " Avec la distribution flamboyante réunie ce soir et la direction de Marco Armiliato, on a atteint des sommets. [...] Dans CAVALLERIA RUSTICANA, en puriste, Roberto Alagna ouvre la représentation, en coulisses, par la cantate "Lola ca di latti la cammisa" en dialecte sicilien. Lorsqu’il réapparaît ensuite, c’est un homme pressé, sanguin, bien peu intéressé par cette Santuzza qui se dresse sur sa route. Vocalement, une fois de plus, la clarté de la prononciation est parfaite et doit être particulièrement appréciée par les Italiens présents. [...] Le duo entre Santuzza et Turiddu est presque dérangeant tant le couple est en fusion et que les sentiments ambivalents d’amour et de haine sont là si bien mis en évidence. Le "A te la male pasqua" prémonitoire que Kurzak lance à Alagna est l’aboutissement magnifique de ce duo d’anthologie qui saisit toute l’assistance. D’autant que le jeu est au diapason notamment lorsque ténor se retournant du haut des escaliers, semble percuté par cette menace… moment de réflexion du personnage qui perçoit la bascule qui va lui être funeste. [...] Son "Mamma, quel vino" est extrêmement émouvant [...] Le ténor fait une fois de plus la démonstration extraordinaire de ce mélange de force, de fragilité et d’humanité qu’il sait mener au plus haut, mélange qui n’appartient qu’à lui, maître qu’il est dans ce répertoire qui lui est cher, car il sait en faire émerger l’essence pour le magnifier. [...]

PAGLIACCO suprême - Après l’entracte, [...] on retrouve Alagna fanfaronnant dans son air d’entrée ("Une grande spettacolo"). Et le miracle se reproduit… Roberto Alagna rappelle là sa filiation avec les grands Pagliaccio du passé, Caruso en tête, en magnifiant le "Vesti la giubba" en un subtil dosage de déclamation triste et de vibrato contrôlé pour l’émotion. Ce condensé d’art brut laisse pantois et c’est en vain que le public, conscient du moment d’exception, tentera de lui arracher un bis. On sait que le ténor, par principe, n’en donne jamais. [...] Le ténor va crescendo, se consumant sur scène ; l’on touche là au sublime. Jouant d’abord l’indifférence feinte, Aleksandra Kurzak trouve alors les accents de désarroi puis se lâche dans un cri de défi saisissant, menant la tension à son comble lorsqu’Alagna, assassin de Nedda, conclut avec « La commedia e finita » dans un sanglot.

C’est ainsi que se termine l’une de ces grandes soirées qui portent très haut la quintessence de l’opéra dramatique italien, en un lieu fait pour recevoir tous les excès, même les plus beaux. Dans leur petite caravane, ces saltimbanques – si utiles, si nécessaires, si talentueux – sont arrivés et ils nous ont donné là, plus qu’un splendide spectacle. Dans une période singulière, ils nous ont offert le miracle d’un moment de ravissement voire même d’enchantement."

LA VERDAD - JOAQUIN GOMEZ GOMEZ |  ❝THE OUTSTANDING BRILLIANCE OF ROBERTO ALAGNA. ‘Il grande tenore' brought the Arena Di Verona audience to its feet. He sang both Cavalleria and Pagliacci. In both his singing was exemplary and his interpretation was thrilling. A monumental Cavalleria. A masterful Pagliacci, overwhelming by the power of his humanity

EXCERPT (translated from Spanish):  "In 'Cavalleria', his opening serenade (Siciliana) exuded the scent of passion, like Etna erupting near Catania at its foothills, with almost magical accent on all the vowels including ‚u‘, which Kraus said was the most difficult to adjust on the facial resonators. His duet with Santuzza, performed by his beloved wife Aleksandra Kurzak with great emphasis and wonderful vocal expression, had a controlled overflow. The highlight was his toast ('Viva il vino spumeggiante'). He climbed on the table at the Easter Sunday celebration and his voice echoed aloud from above, reaching every corner of the vast coliseum. The brightness of the vowels ‚i‘ and ‚e‘ reached the lineage of Corelli, the phrasing with incorporated legato reminded me of Bergonzi. It was so exciting and brimming with great fantasy, as if it were an act of love; so much that even my heart sped up in crescendo and I had to take Sumial 40 mg in prevention of tachyarrhythmias, which I sometimes have. Then his finale, the famous 'Addio a la Mamma', had the required brilliance and also chiselled each phrase, with a vocal expression of a son saying goodbye to his mother, because he knows he is going to die. A monumental 'Cavalleria'.

What to say about „Pagliacci“: His 'ventrite ore' was anthological, placing a ‚B‘ note on the vowel ‚e', pure, bright, full, prolonged, showing a homogeneous, uniform and harmonious register in his vocal range, in a Pertile-like style, as Alagna‘s vocal teacher was the pupil of the excellent tenor Aureliano Pertile, much admired by Kraus for his great singing technique. Alagna‘s 'Vesti la giubba' began with great lyricism in piano to grow then in intensity, setting the audience on fire. Such was the enthusiasm that the viewers shouted "encore, encore". Alagna, humbly and with his personal modesty, persisted and continued the scene. Nedda was wonderfully interpreted by Kurzak and her singing offered a real masterclass in her part, reminiscent in some aspects of the famous Monserrat Caballé. Finally Roberto, in his 'No! Pagliaccio non son', put all his marvelous technique and the passion of a free man into play with an overwhelming power. The power of his humanity. (…) Roberto Alagna - a great master in the history of operatic singing, a man, an artist for eternity.

IMPICCIONE VIAGGIATORE - ANDREA MERLI |  ❝AN ABUNDANTLY WELL-DESERVED TRIUMPH. In spectacular vocal and physical shape, Alagna once again proved to be a remarkable Artist, endowed with an overwhelming personality, an undeniable theatrical instinct and a great charisma. Both priceless for the palpable emotion that they managed to convey in Cavalleria Rusticana, the couple Alagna/Kurzak hit the mark again in Pagliacci. Alagna offers a bright, resounding and at the same time very sweet Turiddu. In Pagliacci, his “Vesti la giubba” remains one of the magical moments of the evening in terms of intensity and scenic truth

EXCERPT (translated from Italian):  " The only performance in the Arena di Verona of Cavalleria Rusticana and Pagliacci by Roberto Alagna and his partner in life Aleksandra Kurzak: no need to say that the return - finally! - of the Italian-French tenor, was awaited “con febbril ansia evidente” [with febrile anxiety evident], paraphrasing Chenier's Incredible, after the Fedora at the Teatro alla Scala postponed due to Covid, but it will be proposed next season, we have attended a predictable and abundantly well-deserved triumph. In spectacular vocal and physical shape, Alagna once again proved to be a remarkable Artist, endowed with an overwhelming personality, an undeniable theatrical instinct and a great charisma. Alagna offers a bright, resounding and at the same time very sweet Turiddu, far from the image of the overbearing and prevaricating super macho, already in the "Siciliana" sung by changing a few words and thus making it even more Sicilian (on the phone he told me that Roberto Stagno, the first performer in 1890 and a true Sicilian, reproached Mascagni and indirectly Targioni-Tozzetti and Menasci for the lack of relevance of the stornello to his own language and to Verga's one) Alagna offers an unusual aspect of the man in love at the same time with two women, still attracted by Lola, who has not waited for his return from the military, and sincerely attached to Santuzza, whom in fact he recommends to his mother in the famous farewell. An affection that transpires, even in the vast Arena's space, for the perfect symbiosis with the Santuzza by Aleksandra Kurzak, to underline the fact that they went on stage without ever having rehearsed on stage before. Between the two, "chemistry" develops in the duet "Bada Santuzza" where Turiddu struggles to refrain from kissing, hugging and comforting her. Both priceless for the palpable emotion that they managed to convey.
In Pagliacci, the couple Alagna - Kurzak hit the mark again [...] Once again the wife murderer acquires unusually human traits, despite the blasphemous crudeness of the text. We understand the emotional upset of Canio who, for a moment almost tries to win back his bride during the Arlecchinata of the second part. Nedda, with the talented Silvio by Mario Cassi, performs a poignant duet after the famous ballatella and finally finds new strength in affirming her independence at the cost of her life. There is something surprising in this singer who a few years ago still sang the Queen of the Night, for her interpretative character. Finally, Alagna's “Vesti la giubba” remains one of the magical moments of the evening in terms of intensity and scenic truth"

THE BLOGART POST |  ❝ROBERTO ALAGNA’S STAR SHONE ABOVE ALL, absolute protagonist of the evening in the double role, thrilling the audience with his stage presence and beautiful voice

EXCERPT (translated from Italian):  " In the cast gathered for this last performance of the diptych, Roberto Alagna’s star shone above all, absolute protagonist of the evening in the double role of Turiddu and Canio; the Italian-French tenor, thanks to his stage presence and his beautiful voice, was able to offer a performance capable of thrilling the Arena di Verona audience. […] At the end of the performance, warm applause praised the cast, confirming the success of this last run and highlighting once again how the challenge of the Verona Arena this year was won again despite a thousand difficulties. "

IERI OGGI DOMANI - FRANCESCO LODOLA |  ❝In the cast gathered for this last performance of the diptych, Roberto Alagna’s star shone above all, absolute protagonist of the evening in the double role of Turiddu and Canio; the Italian-French tenor, thanks to his stage presence and his beautiful voice, was able to offer a performance capable of thrilling the Arena di Verona audience. […] At the end of the performance, warm applause praised the cast, confirming the success of this last run and highlighting once again how the challenge of the Verona Arena this year was won again despite a thousand difficulties.

EXCERPT (translated from Italian):  "Few singers have the ability to be true on stage. Few artists know how to instantly create the word on the stage, make it spontaneous, as if those syllables were born in that very moment on their lips. Few, even among the great, managed to create this. It is a gift. Roberto Alagna possesses this gift, and so the second performance of his Turiddu and his Canio at the Arena di Verona (replacing the originally planned tenor), is different from the first, because new reflections emerge of the two kaleidoscopic interpretations collectively. Enjoying this greatness as an interpreter and as a singer (his voice is always the most beautiful and luminous) is a joy. There is an infinite youth, the youth of an artist who, despite having a very long experience on his shoulders, is there to take the audience by the hand and drag them to enthusiasm."

Roberto Alagna, Butterfly, Staatsoper Unter den Linden, Berlin, 2021.jpg
Chro-Butterfly21

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MADAMA BUTTERFLY, PUCCINI | STAATSOPER UNTER DEN LINDEN, BERLIN
29 AOÛT 01-04 SEPT 2021

BERLINER ZEITUNG |  ❝HOW OPERA SHOULD BE

EXCERPT (translated from German) : "Great cheers in the Staatsoper Unter den Linden. Frenetic applause after Puccini's “Madama Butterfly” at the State Opera, Aleksandra Kurzak and husband Roberto Alagna gave a brilliant and overwhelming performance, the Staatskapelle under Massimo Zanetti was also celebrated, that's how opera should be! "

Roberto Alagna, Concert The Art of, Staatsoper Hamburg, 2021.jpg
Chro-TheArtOf2021

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CONCERT, THE ART OF ROBERTO ALAGNA | STAATSOPER, HAMBURG
A LIFE FOR OPERA, 12 NOV 2021

HAMBURGER ABENDBLATT - MARCUS STÄBLER |  ❝Strong debut. An amazingly intimate atmosphere. Not only an exceptional singer, but also a sensitive musician. With Wagner, impressive to see how he gets close to a language that is foreign to him. His brightly luminous sonority radiates into the room. Gripping expressiveness. The audience reacts with bursts of bravos. Standing ovation.

EXCERPT (translated from German) : "The French-Italian star tenor began his solo evening at the Staatsoper Hamburg - the start of a new series - with four arias from the Baroque and Classical periods. He was able to create an amazingly intimate atmosphere with the pianist Morgane Fauchois-Prado. Above all, Alagna sang delicate notes with his eyes closed, took a verse of Pergolesi's Ascanio back to pianissimo and demonstrated that he is not only an exceptional singer, but also a sensitive musician. [...] In “Du moment qu’on aime” by Grétry, the tenor is visibly at home, he has this music not only in his voice, but also in his body. [...] With the support of his pianist partner, he enjoys to the full the soft colors, the melodies and the nuances. It is the same with the heartrending "Adina credimi" from "L’elisir d'amore" by Donizetti. The audience reacts with bursts of bravos. [Alagna] smiles like a shy boy who realizes he is loved. Sympathetic.

In the second half of the program, the tenor turns the control further up, increasing dynamics and intensity of his performance. Alagna ventures into the German repertoire, with Wagner's Lohengrin, which he canceled in Bayreuth in 2018 and then performed on stage in a live stream from the Berlin State Opera [during the Covid outbreak] in 2020. It's impressive to see how he gets close to a language that is foreign to him and how his brightly luminous sonority radiates into the room. [...] His Verdi moment becomes the climax. The way in which Otello - Desdemone's jealous murderer - is broken by his act and finally stabs himself, the tenor sings it and lives it with gripping expressiveness and when needed, with a pinch of steel in the tone.


After a magnificent interlude by the pianist and two lesser-known arias, he comes to the end of his strong debut at the Staatsoper with some encores, which he ends with a genuine tenor hit: "O sole mio", wonderfully ardent and belt out, which the audience celebrates with blown kisses and a standing ovation.
"

Roberto Alagna, Aleksandra Kurzak, Concert Puccini, Liège, 5 Dec 2021.jpg
Chro-ConcPucciniLiège21
Extraits21p2Line2

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CONCERT PUCCINI | OPERA ROYAL DE LIEGE WALLONIE, LIEGE
5 DEC 2021 (avec Aleksandra Kurzak)

ÔLYRIX - VOJIN JAGLICIC |  ❝Vives couleurs italiennes dès son entrée sur scène, une interprétation vectrice d'émotion, un jeu d'acteur délicat et mesuré, un diapason médian posé et nourri pleinement exploité, des aigus puissants, une sonorité scintillante et lyrique en duo, une alchimie amoureuse transposée dans les personnages et les voix, un torrent d'éloges et d'acclamations aux artistes

EXTRAIT (publié en français) :  "Le couple lyrique Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak fait ses doubles-débuts à l' Opéra Royal de Wallonie-Liège [...] Le programme choisi est exclusivement consacré à Puccini (reprenant en partie le programme du dernier album de ce duo lyrique : Puccini in love). Cet après-midi musical s'élance 'in medias res' : d’emblée dans la dramaturgie musicale du maître italien, avec le duo "Mario, Mario" de Tosca. [...] Roberto Alagna déploie ses vives couleurs italiennes dès son entrée sur scène, accompagné des applaudissements de la salle. Son interprétation transmet l'émotion des personnages qu'il incarne, soutenue par un jeu d'acteur délicat et mesuré. Le diapason médian est posé et nourri, pleinement exploité dans les parties chantées en douceur. Les aigus sont puissants mais, notamment au début de la deuxième partie, ont des cimes légèrement crispées. Il retrouve pleinement sa voix et son jeu avec "Parigi! È la città dei desideri" de La Rondine, une ode sonore et suave à la capitale française où le ténor présentera prochainement son récital soliste "Du Théâtre à l'Opéra" [...] Les duos des solistes plongent le public dans une sonorité scintillante et lyrique. L'alchimie amoureuse du couple se transpose chez les personnages et dans les voix. Ce concert aux couleurs de Noël s'achève par plusieurs bis, dont deux sommets du répertoire de Puccini ("O mio babbino caro" et "E lucevan le stelle") qui siéent justement à la tessiture et à la sensibilité de chacun. Après plusieurs Dziękuję! ("Merci" en polonais) qui résonnent dans la salle, le duo offre en cadeau "L'Heure exquise" de La Veuve joyeuse, chacun le chantant dans sa langue. Roberto Alagna clôture cet après-midi lyrique par un chant corse a cappella, récompensant un public plus qu'admiratif qui offre en retour un torrent d'éloges et d'acclamations aux artistes."

Roberto Alagna, Concert Gaveau, Du Théâtre à l'Opéra, Be Classical, 10 Dec 2021.jpg
Chro-BeClassical21

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CONCERT, BE CLASSICAL | SALLE GAVEAU, PARIS
DU THÉÂTRE A L’OPÉRA, 10 DEC 2021

FORUM OPERA - CHRISTIAN PETER |  ❝Un concert éblouissant. En un programme original qui tient sans cesse notre curiosité en éveil, notre ténor national - élégant dans un magnifique smoking noir, se glissant avec aisance dans la peau de ses personnages même en concert - aligne avec conviction des morceaux connus mais peu souvent donnés en concert et des raretés absolues. Au fil de pages de styles contrastés, il fait entendre un medium ample et solide, une maîtrise parfaite de la déclamation lyrique, de la sobriété et une émotion palpable, un legato impeccable orné de fines nuances, une grande intensité dramatique. Pleinement convaincant dans de longues scènes poignantes réclamant un investissement théâtral et vocal important, il passe ensuite sans transition de la scène du tombeau de "Giuletta e Romeo" de Zandonai où nous avons l’impression de revoir le Roméo qu’il était il y a trente ans avec sa silhouette juvénile à l’ "Ora e per sempre" d’Otello qu’il chante avec un aplomb et une autorité incroyables … Après un programme aussi chargé, quel autre ténor aujourd’hui alignerait en bis l’air du Cid, Tosca et Otello avec une telle insolence vocale ? Sans une once de fatigue perceptible dans sa voix, il offre une interprétation spectaculaire du Cid, un vibrant "E Lucevan le Stelle" dans lequel il multiplie les diminuendi et les piani tenus, puis toute la scène finale d’Otello "Nium mi tema". Il rechante le prologue de Pagliacci, conclut la soirée avec une berceuse corse a capella et s’en va heureux sous les acclamations, presque à regret de quitter la scène.

EXTRAIT (publié en français):  "Comme l’indique le titre du concert "Du Théâtre à l’Opéra", notre ténor national avait choisi de rendre hommage aux grands auteurs dramatiques, d’Euripide à Edmond Rostand, en passant par Shakespeare, Corneille, Schiller, et d’autres, à travers un programme original d’airs d’opéras français et italiens. Un programme comme on les aime, qui aligne des morceaux connus mais peu souvent donnés en concert, et des raretés absolues, un programme qui tient sans cesse notre curiosité en éveil, surtout lorsqu’il est interprété avec autant de conviction. Roberto Alagna possède en effet cette faculté de se glisser avec aisance dans la peau du personnage qu’il interprète, même en concert, au point de devenir sous nos yeux ce personnage le temps d’un air.

Le récital s’ouvre avec le prologue de Pagliacci qui évoque comme chacun sait la vie des théâtreux, un choix audacieux puisqu’il s’agit d’un air de baryton dans lequel notre ténor, très élégant dans un magnifique smoking noir, fait entendre un medium ample et solide, délicatement ambré. Suivent trois pages d’opéras français de styles contrastés, « Je jette avec grâce mon feutre » extrait du Cyrano de Bergerac d’Alfano que le ténor a chanté à maintes reprises depuis sa prise de rôle à Montpellier en 2003 et dont il livre une interprétation teintée d’une ironie caustique, « Unis dès la plus tendre enfance » de Gluck, qui lui permet de camper un Oreste touchant avec une grande retenue et une maîtrise parfaite de la déclamation lyrique, enfin un air du Polyeucte de Gounod, « Source délicieuse », sobre et émouvant.

La seconde partie du concert, entièrement dédiée à l’opéra italien commence avec Luisa Miller. Après un récitatif poignant, le ténor interprète « Quando le sere al placido » avec un legato impeccable orné de fines nuances et une émotion contenue mais palpable. Puis il nous propose deux pages d’une grande intensité dramatique, tout d’abord un extrait de la Fedora de Giordano dont il chante, non pas l’habituel « Amor ti vieta » mais la grande scène qui conclut l’acte deux, constituée de trois airs qui se succèdent, entrecoupés par des répliques de la soprano, ici supprimées. Cette longue scène poignante qui réclame un investissement théâtral et vocal important constitue sans nul doute l’un des temps forts de la soirée. Roberto Alagna s’y montre pleinement convaincant. Puis il nous fait découvrir une rareté absolue, Giulietta e Romeo de Zandonai dont il propose un extrait de la scène du tombeau. Alors nous avons soudain l’impression de revoir le Roméo qu’il était il y a trente ans avec sa silhouette juvénile, exprimer son désespoir. Sans transition surgit ensuite sous nos yeux le Maure de Venise dans une page tendue de l’Otello de Verdi, « ora e per sempre » qu’il chante avec un aplomb et une autorité incroyables.

Après un programme aussi chargé on aurait pu penser que Roberto Alagna allait nous proposer quelques pages légères en bis. Que nenni ! Il nous offre pour commencer une interprétation spectaculaire de l'air du Cid « O souverain, O juge » sans qu’une once de fatigue ne soit perceptible dans sa voix, puis un « E lucevan le stelle » vibrant, dans lequel il multiplie les diminuendi et les piani tenus, et enfin toute la scène finale d’Otello « Niun mi tema ». Quel autre ténor aujourd’hui alignerait en bis, Le Cid, Tosca et Otello avec une telle insolence vocale ? Mais le public en délire en réclame toujours plus, alors il rechante le prologue de Pagliacci après avoir expliqué avec malice qu’il n’était pas pleinement satisfait de sa première interprétation. Il conclut enfin la soirée avec une berceuse corse a capella et s’en va heureux sous les acclamations, presque à regret de quitter la scène."

ITEATRIDELLEST - LOREDANA ATZEI |  ❝Une grande solidité dans les registres medium et grave, un texte parfaitement articulé phrasé avec douceur et sensibilité exacerbée. Eclat sans faille des notes aiguës, douceur du legato, nuances interprétatives, tension dramatique, maîtrise vocale exceptionnelle, longueur du souffle, extraordinaire capacité de donner vie au personnage. Musicalité exceptionnelle, gamme infinie de couleurs et de diminuendos d'une richesse emphatique. Le public reste sans souffle et complètement captivé. Une ovation debout le rappelle sur scène, il y répond avec générosité. La beauté de son timbre, sa facilité d'émission, sa puissance et sa grande expressivité restent inchangées. Avec plus de 30 ans de carrière, le ténor se tient encore fermement au sommet de la vague

EXTRAIT (traduit de l'Italien):  "La musique et le chant, donc, en tant que forme d'art complet sont capables d'atteindre le cœur et d'expliquer l'âme humaine encore mieux que les mots. Et c'est ce qu'Alagna apporte immédiatement en scène. A commencer par le choix de débuter le récital par ce qui est un véritable manifeste de l'opéra vériste : le Prologue de "Pagliacci" de Leoncavallo [...] . Bien qu'il s'agisse d'une pièce pour baryton, Alagna l’exécute bien, montrant une grande solidité dans les registres médium et grave, un texte parfaitement articulé, phrasé avec douceur et sensibilité exacerbée. Dans "Al par di voi respiriamo l'aere...", il nous donne l'occasion d'apprécier son registre aigu et la grande tenue de son souffle. Le reste du récital est un hommage aux grands personnages de la littérature, comme le Cyrano de Rostand dans l'opéra splendide, difficile et rarement joué d'Alfano. Alagna interprète ensuite "Je jette avec grâce mon feutre". Un rôle, celui de Cyrano [...] qui lui convient particulièrement bien, lui donnant l'occasion de montrer tant son aspect jovial et gascon que son aspect sentimental et tragique [...]. Nous passons ensuite à Iphigénie en Tauride de Gluck [...] avec "Unis dés la plus tendre enfance". [...] La douceur du legato et les nuances interprétatives maintiennent la tension dramatique élevée sans la forcer. La première partie de la soirée se termine par "Source Délicieuse". Le splendide air de Polyeucte de Gounod [...] est divinement interprété avec un phrasé doux et l'éclat sans faille des notes aiguës. Mais le meilleur est encore à venir.

La deuxième partie s'ouvre sur une autre de ses pièces maîtresses. Le célèbre air de Luisa Miller "O fede negar potessi...Quando le sere al placido" que le ténor interprète en l'enrichissant de couleurs et avec une maîtrise vocale exceptionnelle capable de soutenir longuement "Ah mi tradia..." de la première partie, puis d'exécuter des pianissimi éthérés, pour les renforcer à nouveau dans l'élan de colère de l'amant qui se croit trahi. Des évolutions dignes d’une véritable " montagne russe " vocale que seule une parfaite maîtrise du souffle et du soutien peut assurer. Tout cela combiné à l'extraordinaire capacité de donner vie au personnage. Avec ses doutes, ses passions, ses affections. [...]
Il le prouve une fois de plus en donnant corps et sentiments à Loris Ipanoff dans le long passage de Fedora, "Mia madre...vedi io piango" dans lequel on est complètement bouleversé par la tragédie du comte qui, trahi, devient meurtrier, et nous comprenons sa souffrance et sa noblesse. C'est l'un de ces moments au théâtre qui se produisent rarement, où le temps semble s'arrêter, où les couleurs deviennent plus intenses, où le cœur bat plus vite et où le public reste sans souffle et complètement captivé. Ses débuts de "Fedora" prévus l'année prochaine à la Scala de Milan, promettent d'être un événement exceptionnel.
Avec "Giulietta son io" de "Giulietta e Romeo" de Zandonai, il revient et nous offre une interprétation belle et déchirante, puis reprend un autre de ces rôles dans lesquels il ne cesse de surprendre. L'Otello de Verdi avec "Ora e per sempre" conclut le programme officiel par une célébration de l'un des plus grands auteurs de théâtre de tous les temps : William Shakespeare. Mais le public, insatiable, réclame avec insistance des encores, que la générosité du chanteur n'hésite pas à accorder. Ceux qui s'attendent à une série de pièces plus légères ou appartenant au répertoire traditionnel seront déçus, car le choix du ténor était d'une grande profondeur, comme l'ensemble du concert.

Il commence par l'aria de Rodrigo dans Le Cid de Massenet : " Oh souverain, oh juge, oh père ", poursuit avec " E lucevan le stelle " de Tosca avec un legato émouvant sur " le belle forme disciogliea dai veli... " conclu par un pianissimo qui a enthousiasmé le public, et termine avec le final d'Otello : " Niun mi tema ". Un air parfait pour un ténor lyrique capable de montrer toute la fragilité du guerrier vaincu qui a tout perdu et qui s'apprête, en dernier recours, à perdre même sa vie. Et il le fait avec une voix dotée d'une musicalité exceptionnelle, d'une gamme infinie de couleurs et de diminuendos d'une richesse emphatique ; les yeux sont fermés, l'expression douloureuse. Une douleur qui n'est jamais criée mais qui transperce le cœur, jusqu'au dernier gémissement douloureux et ce mot "ba-cio", interrompu par une pause, dans laquelle la main de la poitrine tombe lentement jusqu'à ce qu'elle soit complètement relâchée sur la dernière syllabe. Le souffle s'éteint et la mort arrive. Même dans ces petits détails, on retrouve la touche de l'artiste et son travail incessant.

Cela pourrait sembler être la fin, mais une ovation debout le rappelle sur scène à deux reprises. Il reprend le Prologue et conclut avec "O la ricchezza di la so mammuccia", une berceuse corse interprétée a cappella. Un moment unique de grand charme pour sceller un événement inoubliable. Vingt ans se sont écoulés depuis le premier récital de Roberto Alagna à la Salle Gaveau, et la beauté de son timbre, sa facilité d'émission, sa puissance et sa grande expressivité restent inchangées. Avec l'expérience, on peut lui reconnaître le mérite d'avoir surmonté une certaine exubérance juvénile, justifiée, au profit d'une attention encore plus grande à l'introspection et à l'interprétation, obtenue de toute évidence par une étude continue. Le résultat est là pour que tout le monde puisse le voir. Un ténor dont la carrière a bien plus de 30 ans et qui se tient encore fermement au sommet de la vague. J'espère pour de nombreuses années encore."

TOUTE LA CULTURE - PAUL FOURIER |  ❝LE FEU D’ARTIFICE de Roberto Alagna à la Salle Gaveau … Récital éblouissant … De Pagliacci, on sait qu’actuellement Alagna en est sans conteste le meilleur titulaire. Il semble l’avoir fait sien, en totalité et, pourrait-on dire, tous rôles confondus … Il saisit l’air de Cyrano avec gourmandise … Style incomparable, fabuleuse prononciation ... Une seconde partie ébouriffante … Avec un très long passage de Fedora, la soirée jusqu’ici très belle bascule dans l’exceptionnel … Un miracle d’interprétation … Somptueux … Émotion extrême, sans jamais tomber dans l’excès ou dans l’emphase ... Maîtrise totale, effets, vibrato, piani et diminuendos de pure beauté … La scène finale d’Otello est absolument gigantesque ... La puissance du programme et des bis émerveille les spectateurs, totalement galvanisés par la performance et la prodigalité de l’artiste … Immense talent et générosité …

EXTRAIT (publié en français) :  "Le ténor a donné un récital éblouissant le 10 décembre. En dépit des contraintes liées à la pandémie, les Parisiens n’avaient pas raté le rendez-vous et la salle était quasi comble. Ils ne l’ont pas regretté. La soirée s’intitulait « Du théâtre à l’opéra », une accroche rappelant que bien des opéras ont connu un précédent théâtral avant d’être mis en musique. […] Si Pagliacci de Leoncavallo échappe à la règle, l’on comprendra, aux mots prononcés par Tonio (et dits ce soir par Roberto Alagna, malgré la tessiture de baryton requise) qu’ils offrent la meilleure des introductions à une soirée où l’art lyrique rejoignait le théâtre […] De Pagliacci, l’on sait qu’actuellement qu’Alagna en est, sans conteste, le meilleur titulaire. « Si Puo », l’air de Tonio, chanté ce soir, montre qu’interprète d’un opéra, il semble l’avoir fait sien, en totalité et, pourrait-on dire, tous rôles confondus. Son cher Caruso (et quelques autres ténors, tel Beniamino Gigli) lui avait déjà ouvert la voie et sa voix s’accorde idéalement à cette déclamation théâtrale à laquelle il donne vie, comme s’il allait enchaîner l’opéra entier à lui tout seul. Il donne ensuite corps à la bravacherie de Cyrano ; à quelques exceptions près, les airs interprétés ce soir lui sont familiers, car il les a incarnés sur scène. Peu l’ont fait pour Cyrano et c’est l’occasion de se rappeler que ce fut, bien sûr, le cas pour l’opéra d’Alfano. L’on comprend alors la gourmandise avec laquelle il se saisit de l’air d’un personnage qui a tout pour lui plaire. […]. Certes, après Cyrano, l’on comprend l’adéquation de l’air qui suit, celui de Pylade de l’Iphigénie en Tauride de Gluck, avec le thème du soir ainsi que l’envie de Roberto de balayer la plus large période possible. Mais, si l’on ne peut nier que le style est incomparable et que sa fabuleuse prononciation s’accorde si bien à l’écriture du compositeur, il n’empêche que la voix du ténor s’avère, aujourd’hui, assez lourde pour l’exercice. En revanche, ce ne sera évidemment pas le cas pour les airs très tendus, et chacun avec ses difficultés, de Polyeucte (« Source délicieuse ») de Gounod et de Luisa Miller qui précèdent et suivent l’entracte.

 

Une seconde partie ébouriffante ! Néanmoins, si la soirée était jusqu’ici très belle, elle va basculer dans l’exceptionnel avec un très long passage (plus de 8 minutes) tirée de Fedora de Giordano (« Mia madre » … « la fange mi svela » … « vedi io piango »). L’on se rappelle à l’occasion qu’un certain Caruso, inconnu, fut révélé par le rôle. Ce soir, la scène sera un miracle d’interprétation. D’abord, parce que Roberto Alagna y trouve une tessiture parfaite pour lui, mais aussi, parce que le vrai professionnel, celui dont on sait qu’il travaille inlassablement, nous démontre à quel point de perfection il est arrivé pour ce rôle, dans l’attente des représentations prévues à la Scala de Milan […], représentations toujours repoussées, et qui espérons-le se tiendront à l’automne. Il y a un peu de Paillasse dans les accents douloureux du Prince Ipanov et l’on adorerait que ces accents appartiennent à un nouveau rôle fétiche pour Alagna… pour peu que des grandes scènes osent monter l’œuvre…

Roberto Alagna affronte ensuite Shakespeare par Roméo et Juliette. À vrai dire, le ténor qui aime à faire découvrir, présente là un air du très méconnu Giulietta e Romeo de Zandonai, air qui lui va également comme un gant et où il apporte, cette fois, la souffrance de l’amoureux, et ce, avec une émotion extrême, sans jamais tomber dans l’excès ou dans l’emphase. Et… arrive Otello… et c’est le coup de grâce, car l’artiste, en un instant, nous propulse à Venise, au cœur même de l’homme que la jalousie mortifère détruit. Sommes-nous désormais dans une salle d’opéra où les œuvres défileraient à toute allure ? Le pouvoir et la perfection de l’interprétation nous font voyager instantanément dans Le Cid (encore Corneille, mais Massenet cette fois) pour un somptueux « Ah, tout est bien fini… Ô Souverain, Ô juge, Ô père… », puis défiant la raison, revenant à Victorien Sardou que Puccini a sublimé, c’est un « E lucevan le stelle » totalement maîtrisé, tellement vrai, où les effets, vibrato, piani et diminuendos se révèlent pure beauté.

Après un programme et des bis d’une telle puissance, l’on se dit que l’artiste nous a suffisamment émerveillés. Que nenni ! C’est avec une réelle gourmandise – qui se voit et que l’on ressent -, avec une envie de faire plaisir à son public, que Roberto Alagna se lance dans rien de moins que la scène finale d’Otello ! … et c’est absolument gigantesque. La souffrance brute est là, tout comme le corps de Desdémone et nous, spectateurs, sommes inclus dans un opéra imaginaire qui se déroule sous nos yeux.

Le moment arrive où toutes les partitions sont épuisées. Avec humour, comme pour refermer la parenthèse théâtrale, il prétextera une erreur dans son premier air pour reprendre le « Si Puo » de Pagliacci, avec la même fraicheur qu’au début… et une intensité redoublée. Et puisqu’il fallait tout de même finir et renvoyer les spectateurs totalement galvanisés par la performance, il terminera avec une chanson corse a capella – chanson qui sert à l’occasion de berceuse à Malèna, sa plus jeune fille (qui a probablement accompagné sa maman en Pologne pour un Stabat Mater, donné le même soir). Chez les Alagna, on le sait, tout est histoire de famille. Comme tout un chacun, Roberto Alagna avance en âge. Il nous le rappelle d’ailleurs, lorsqu’à la fin de la soirée, il dit qu’il revenait, ce soir, en solo, à la Salle Gaveau après 20 ans d’absence (il s’y est produit en duo avec Aleksandra Kurzak en 2019). Ce jour-là, sa première fille, la petite Ornella lui avait apporté un bouquet « plus grand qu’elle ». Beaucoup plus grande désormais et très belle, c’est elle qui y retourne avant que « la Mamma » ne monte avec Roberto sur scène. La vraie famille rejoignait alors l’autre famille, celle de cœur, qui l’accompagne et fut, une fois encore, conquise par la prodigalité de l’artiste.

 

Ainsi résonnaient encore les mots de Tonio « Et vous ! Plutôt que nos pauvres défroques de bouffons, considérez nos âmes, car nous sommes des hommes, de chair et d’os, qui, tout comme vous, respirons l’air de ce monde orphelin ! ». L’artiste, comme l’homme, nous quittait en nous donnant le désir de renouer, très vite, ce lien indéfectible que son immense talent et sa générosité ont su créer…"

PREMIERE LOGE - NICOLAS MATHIEU |  ❝Roberto Alagna triomphe Salle Gaveau. Un récital exceptionnel, un programme dense et généreux. Jeu théâtral captivant, projection superbe, large et ample, aigus confiants et solaires, diction exemplaire, phrasé élégamment filé, prestance, pianissimi qui amènent le frisson, climax déchirant, justesse de ton admirable… Face aux applaudissements redoublés du public, il vient offrir 5 bis et assoit son triomphe

EXTRAIT (publié en français) :  "Roberto Alagna triomphe Salle Gaveau. Vingt ans après sa dernière apparition in loco, le ténor français a offert un récital exceptionnel au public de la Salle Gaveau avec un programme dense et généreux accompagné du non moins excellent Ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog.

Intitulé « Quand le Théâtre entre au Panthéon de l’Opéra », le programme proposé par Roberto Alagna ce soir Salle Gaveau invite le spectateur à (re)découvrir de grandes figures littéraires et théâtrales à l’opéra par un savant mélange d’airs célèbres et moins connus. […]
 

Après quelques mesures introductives de l’orchestre, le ténor arrive sur scène sous les applaudissements déjà enthousiastes du public pour arborer le personnage de Pagliacci Tonio avec un « Si può ? » à la verve dramatique et au vibrato mesuré. […]. Libéré de la partition (il chante par cœur l’ensemble de son récital), l’interprète investit au possible l’espace […] pour accrocher le public avec un jeu théâtral captivant. La projection est superbe, large et ample, les aigus confiants et solaires, sur le jeu instrumental bien dosé de l’Ensemble Appassionato. Les premiers bravi fusent de l’assemblée déjà conquise. Au tour de Cyrano de Bergerac d’Alfano avec l’air « Je jette avec grâce mon feutre », qui souligne, s’il fallait s’en convaincre encore, une diction exemplaire sur tout le registre, alliée à un phrasé élégamment filé. Et la prestance solennelle de la « Source Délicieuse » du Polyeucte de Gounod ne fera que redoubler les applaudissements du public.

La seconde partie du récital montre un chant qui se bonifie lui-même, et une complicité de plus en plus marquée avec l’orchestre. Les pianissimi finaux du « Quando le sere al placido » (Luisa Miller), la ferveur tendre du « Mia madre… Vedi io piango » (Fedora de Giordano) amènent le frisson… Et le « Giulietta son io » (Giuletta e Romeo de Zandonai) d’amener l’un des moments de grâce de la soirée avec une montée sublime jusqu’à un climax déchirant et à fleur de peau. Avant de quitter la langueur pour la fermeté avec un « Ora e per sempre » (Otello de Verdi) martelé, aux lignes fort poitrinées. […]


Face aux acclamations redoublées du public, Roberto Alagna visiblement galvanisé d’un tel succès vient offrir 5 bis ! Un très solennel « O souverain » (Le Cid de Massenet) augmenté de guirlandes de bougies en mouvement, de saisissants « E luccevan le stelle » (Tosca de Puccini) et « Niun mi tema » (Otello de Verdi), avant d’en revenir au « Si può ? » initial, arguant que la version donnée en début de concert l’a laissé insatisfait ! Et en guise de clap de fin, il entonne a cappella une berceuse corse, dans un silence religieux. Loin d’endormir le public, Roberto Alagna assoit là son triomphe…"

OPERA MAGAZINE - PATRICE HENRIOT |  ❝Roberto Alagna enflamme Paris Salle Gaveau, le 10 décembre. Il demeure unique dans les rencontres subliminales de son programme. Emotion musicale et admiration sont au rendez-vous. Style parfait, noblesse, sobriété … Il excelle en Cyrano. Otello provoque l’enthousiasme. Legato, slancio, aigu cinglant dans le chant verdien, beau récitatif … Etonnante démonstration de générosité avec plusieurs bis longs et difficiles, bouleversants. Face à l’euphorie générale, un dernier exploit : une délicieuse berceuse corse chantée a cappella ...

EXTRAIT (publié en français) :  "Un magnifique parcours des emplois assumés par les ténors mythiques, rencontrés par la personnalité de Roberto Alagna […] L’émotion musicale et l’admiration, du moins, seront au rendez-vous. […]. Roberto Alagna demeure unique dans les rencontres subliminales de son programme : Enrico Caruso, bien sûr (Fedora), Georges Thill (Iphigénie en Tauride, Le Cid), José Luccioni (Cyrano de Bergerac, Polyeucte, Otello), Mario Del Monaco (Otello, Fedora, Giulietta e Romeo). L’artiste assume ainsi tout son répertoire passé, présent, à venir. Le « Prologue » de Pagliacci(« Si puo ? ») ouvre la soirée. De grands ténors se plurent à barytonner et Roberto Alagna, lui-même, ne se prêta-t-il pas cet été, au Théâtre Antique d’Orange, au duo entre Ezio et Attila, auprès d’Ildar Abdrazakov ? Il est ici fort à l’aise. Puis il excelle en Cyrano (« Je jette avec grâce mon feutre »), un rôle qu’il a beaucoup défendu à la scène. L’émouvant air de Pylade (« Unis dès la plus tendre enfance ») offre un moment de pure déclamation et de style parfait. Et les « Stances » de Polyeucte (« Source délicieuse ») se haussent à la noblesse de la tragédie cornélienne.

Au début de la seconde partie, le ténor français renoue avec le chant verdien (legato, slancio, aigu cinglant), pour le beau récitatif « Oh ! fede negar potessi » et l’air « Quando le sere al placido » de Luisa Miller. Les extraits de Fedora disent le drame en une scène constituée de récits, qui révèlent le nœud de l’action (« Mia madre... Vedi, io piango »). Il faut admirer la sobriété qu’y apporte Roberto Alagna. Enfin, Otello (« Ora e per sempre ») provoque l’enthousiasme. Les trois premiers bis, à la fois longs et difficiles, fournissent une étonnante démonstration de générosité : Le Cid (« Ô souverain, ô juge, ô père »), Tosca (« E lucevan le stelle », bouleversant rêve éveillé), Otello encore (« Niun mi tema »). Tout est-il dit, puisque (presque) tout a été chanté ? Non sans malice, Roberto Alagna propose de reprendre le « Prologue » de Pagliacci, synchrone, cette fois, avec l’orchestre. Devant l’euphorie générale, le ténor offre un dernier exploit : chanter a cappella une délicieuse berceuse corse."

Roberto Alagna, Concert Noël Assisi, Rai, 25 Dec 2021.jpg
Chro-ConcertAssisi21

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CONCERT DI NATALE | SAN FRANCESCO D'ASSISI, ASSISI
25 DEC 2021 (+ RAI 1)

RAI UNO |  ❝Il tradizionale Concerto di Natale dell' Orchestra Sinfonica Nazionale della Rai dalla Basilica superiore di San Francesco d'Assisi. Protagonisti il grande tenore Roberto ALAGNA e la star del violoncello HAUSER.

" Protagonista il grande tenore Roberto Alagna, che interpreta Stille Nacht e l’Ave Maria ma anche Minuit Chrétiens di Adolphe Adam e Mille cherubini in coro, sempre di Schubert. Accanto a lui la star del violoncello HAUSER, apprezzato sia nel repertorio classico sia nelle incursioni crossover, che interpreta Panis Angelicus ma anche il celebre Largo di Händel dall’opera Serse e l’Ave Maria di Schubert insieme ad Roberto Alagna. Con loro il Coro di voci bianche “I piccoli musici”, istruito da Mario Mora, impegnato in I will sing the spirit e The Lord bless you and keep you di John Rutter, oltre a Hark, the Herald Angels sing di Mendelssohn, canto tradizionale natalizio tratto da una poesia del pastore metodista Charles Wesley. Sul podio il direttore americano #WilliamEddins. Con loro il Coro di voci bianche "I Piccoli Musici" istruito da Mario Mora "

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